Ce qui m’intéresse le plus dans le projet et dans le travail de la commission de façon plus globale sont les valeurs qui sont dégagées et le message qui est renvoyé. Ayant passé toute ma scolarité en France, j’ai toujours ressenti un décalage entre les cours qui minimisent jusqu’à esquiver notre histoire en tant que bosniaque, et celle des membres de ma famille et de mon entourage qui ont vécu des souffrances incommensurables. Ce fossé présent encore aujourd’hui, renvoie de façon inacceptable et malheureuse, une image de victimisation de notre peuple lorsque l’on souhaite se lever pour faire entendre notre vision.

 

C’est dans ce sens que le projet est intéressant car il démontre que en tant qu’enfants de survivants de toute la Bosnie, nous pouvons montrer au monde entier que nous sommes nombreux, unis et prêts à nous battre pour être la voix de ceux qui ne peuvent plus parler. De plus, ce projet permet de préserver ce devoir de mémoire auprès des plus jeunes afin de consolider notre identité et histoire bosniaque, tout en rendant hommage aux victimes et en leur éduquant l’importance de résilience afin de bâtir un meilleur avenir. Dans le futur, mon ambition est de continuer à encourager les nouvelles générations à nous accompagner dans ce combat. J’espère également qu’avec notre détermination et persévérance, notre combat ne s’arrêtera pas aux bosniaques mais s’étendra également aux autres communautés. Nous sommes une génération de jeunes femmes et hommes talentueux qui ont le pouvoir de faire évoluer les mentalités, à nous d’exploiter nos capacités.